Ce numéro propose de s'intéresser aux pratiques de frontière - en distinguant passages, parcours et relations sociales - que celles-ci soient institutionnalisées ou non :frontières des Etats comme frontières d'espaces culturels et sociaux définis et délimités par différentes modalités d'organisations...
Le rôle de la communication dans les représentations des identités collectives - et tout particulièrement de souligner celui des médias des minorités ethniques en termes de production et de représentation identitaires
Ces études examinent les territoires, les localités, les lieux esquissés par les mobilités, afin de déterminer les nouvelles formes de socialisation et les transformations sociales qu'elles induisent.
L'article traite de l'expérience de vendeurs migrants sur le marché de Vintimille situé à la frontière italo-française où s'observent des activités économiques et sociales portées par des migrants inscrits dans des pratiques commerciales licites ou illicites et dont le métier nécessite et utilise les ressources du déplacement. En rendant compte de cinq récits d'expérience de migrants, les auteurs montrent que l'activité commerciale est aussi une pratique sociale.
Si les migrations internationales sont devenues un des plus puissants révélateurs des changements du monde, la sociologie des migrations comme discipline reconnue ne s'est réellement constituée que dans les années 80 dans la plupart des pays européens, avec la reconnaissance de laboratoires de recherche spécialisés et la constitution de structures fédératives qui ont favorisé l'interdisciplinarité et contribué à structurer le milieu de la recherche. Si la question des migrations internationales est devenue centrale dans le monde contemporain en raison de ses implications tant dans les aires d'origine que dans les pays d'accueil : dans nos sociétés, elle a réorienté les interrogations à propos de notions aussi fondamentales que la nation, la démocratie ou les droits de l'homme, sur le plan de la recherche, les migrations internationales ont renouvelé les problématiques sur les thèmes le splus divers : identité, territoire, ethnicité, racisme etc. (Résumé de l'auteur)
L'immigration est devenue pour tous les observateurs une réalité économique et sociale ainsi qu'un enjeu des relations internationales comme des politiques nationales. En Europe depuis les années 60, les migrations jouent un rôle important dans les changements sociaux et politiques des sociétés et alimentent régulièrement les débats sur l'intégration et sur la gestion de la diversité. A la différence cependant des années 80, alors que les immigrés et leurs enfants se sédentarisaient dans les pays d'accueil tout en maintenant des liens avec le pays d'origine, les années 90 voient avec la mondialisation le concept de migration évoluer, alors que les phénomènes de mobilité se complexifient. Ce dernier point, à savoir que la fin du 20e siècle a vu l'immigration changer de nature par rapport aux processus des années 60 et 70 - par la grande diversité des flux, par la complexification des relations à la société de départ ou à celle de transit, par exemple - illustre les orientations selon lesquelles il convient de reposer différemment l'intégration dans les sociétés accueillant des populations étrangères. Tel est le but du programme "circulations migratoires" de la MiRe dans lequel cette recherche s'inscrit. (Introduction)
Le VIIe Congrès international de l'Association pour la recherche interculturelle (ARIC) organisé à l'université de Nanterre du 30 juin au 3 juillet 1999 portait sur "Savoir et enjeux de l'interculturel" et réunissait un large éventail de participants concernés directement mais aussi indirectement par ces enjeux. Les contributions sont regroupées en trois chapitres, Approches critiques, Présupposés, Créations. Un questionnement transparaît dans l'ensemble des interventions : quel est cet "interculturel" qui a imposé sa présence un peu partout, quels en sont les éléments constitutifs, qui mobilisent-ils, quels enjeux sous-tendent-ils et quels rapports sociaux construisent-ils ? L'ambition majeure des rencontres aura été de tenter de renouveler les approches de ce thème aux multiples facettes.
Quarante ans se sont écoulés depuis l'arrivée des Portugais en France et la création de leurs premières amicales. Ces espaces collectifs organisés "pour soi" au début de l'immigration, ont permis aux Portugais de promouvoir leur identité sur la scène publique et d'accéder à une légitimité sociale. Les ressources culturelles dont ils disposaient, folklore, musique, fêtes, mobilisaient un savoir-faire déjà acquis au pays et ont été facilement transposées dans l'immigration. Les pratiques festives ont toujours joué un rôle structurant de l'associationnisme portugais en France. Dans les années 1980, alors que les difficultés du départ se furent adoucies, la dimension festive héritière de la convivialité populaire allait sortir du cadre de l'"entre soi" pour acquérir une nouvelle fonction à la fois sociale et symbolique, celle de faire lien avec "les autres". Dans cet article, les auteurss interrogent "les fêtes des Portugais" et le sans qu'elle revêt pour veux qui l'organisent et ceux qui la vivent.(résumé de la revue)
Carmel Camilleri est l'un de ceux qui ont le plus contribué à une théorie critique de l'identité individuelle et collective au centre des évolutions interculturelles. Ses recherches dans le champ de la psychologie sociale ont largement influencé les travaux sur l'immigration, sur les conflits entre générations, sur les stratégies de passage à la modernité, sur le jeu des images et la manipulation des codes. Sa vision complexe et dialectique des phénomènes identitaires ont enrichi et souvent suscité d'autres questionnements en sciences sociales. Il a aussi transmis à ses étudiants des deux côtés des rives de la Méditerranée le souci de la rigueur et a sans cesse enseigné l'exigence de rationalité dans le traitement des relations interculturelles. Carmel Camilleri est mort le 27 avril 1997. Cet ouvrage collectif dédié à ses travaux lui rend hommage.
Les Portugais de France sont absents du discours public sur l'immigration. Leur présence en France passe inaperçue. Quel a été le processus qui a amené les Portugais de France à disparaître de l'espace public français ? L'émigration portugaise vers la France s'envole littéralement dans les années 1960. En un peu plus d'une décennie, les Portugais deviennent la population immigrée la plus nombreuse. Or, apparemment, ils vont chercher, par différents moyens, à se rendre invisibles, à forger d'eux-mêmes une image qui ne puisse pas offrir de prise à l'hostilité de la population du pays d'installation. Maîtriser cette image constitue même l'une des fonctions du grand mouvement associatif qu'ils créent en France. Et, alors que l'on entend parler de moins en moins d'eux, ils structurent leurs micro-sociétés, juxtaposées aux sociétés locales, du moins partiellement. Néanmoins, d'autres recherchent la reconnaissance d'une identité portugaise de France.
Cet article retrace le parcours éditorial accompli depuis 1989, date de la création de la revue Migrations Société, jusqu'en 1999, en analysant les thèmes abordés, en dégageant les problématiques. Plus de 25 pour cent des articles publiés sont le fait de militants associatifs, de journalistes et de responsables institutionnels. 67 pour cent des articles sont rédigés par des universitaires ou des chercheurs et relèvent de toutes les disciplines des sciences humaines et sociales. 34 pour cent des articles portent sur les modes d'organisation sociale, culturelle et religieuse. Le thème des politiques migratoires concerne 21 pour cent des articles publiés. 39 articles sur 302 ont pour thème les droits sociaux et politiques (13 pour cent). 9 pour cent porte sur le thème des médias et de la médiatisation ; 7 pour cent le thème de la famille et de l'école et de l'éducation, 6 pour cent la ville, les quartiers, la banlieue ; 4 pour cent le marché de l'emploi.